La Veuze : une cornemuse


Présentation de l'instrument :


écouter un joueur de veuze :

La veuze est un type ancien de cornemuse que l'on retrouve un peu partout en Europe dès le Moyen Age. Des vèzes sont mentionnées dans des textes des XVIème et XVIIème siècles mais rien ne permet d'affirmer que sous cette appellation se cache l'ancêtre direct de la veuze actuelle. 

 

Par contre, des témoignages du XVIIIème puis du XIXème siècle, confirment l'intégration profonde des veuzous dans la société traditionnelle. Complêtement oubliée pendant quelques dizaines d'années, la veuze a fait l'objet de recherches à partir de la Seconde Guerre mondiale. Peu à peu des instruments sont retrouvés, une histoire de la veuze s'ébauche et une petite poignée de personnes essaie d'en rejouer. Mais, il faut attendre la fin des années 1970 pour assister à un renouveau, impulsé par l'association « Sonneurs de veuze », créée en 1976.




Aire d'extension des sonneurs de veuze

Aire d'extension des sonneurs de veuze entre 1850 et 1914

Les enquêtes effectuées ces dernières années permettent de se faire une idée de l'aire de jeu de la veuze entre 1850 et 1914. La tradition orale a gardé le souvenir de plus de 40 sonneurs en activité à cette période.

 

L'aire de jeu de la veuze englobe une zone ayant approximativement Nantes pour centre, allant au nord-ouest jusqu'à la Vilaine, de son estuaire jusqu'à Redon ; la limite nord s'infléchit pour atteindre, à l'est, Nort-sur-Erdre ; elle descend ensuite vers la Loire, puis au sud, jusqu'à Saint-Gilles-Croix-de-Vie en passant par Montaigu.

 

Cette zone correspond donc grosso modo l'actuel département de la Loire-Atlantique et le Nord-ouest de la Vendée.

L'aire de jeu est donc assez vaste, mais les témoignages se concentrent principalement dans deux régions de très forte implantation : la Presqu'île guérandaise et le Marais breton vendéen, où la tradition s'est maintenue jusqu'aux années 1920.

 

La tradition biniou-bombarde était présente jusqu'à la Vilaine. Les deux pratiques étaient donc contiguës. Mais veuzous et sonneurs de binious gardaient leur spécificité et ne jouaient pas ensemble.

Dans les autres terroirs de cette zone, Pays Nantais et Pays de Retz, la veuze a disparu plus tôt, dans la seconde moitié du XIXème siècle.

La persistance de la veuze en Presqu'île est sans doute due à la diffusion limitée des nouvelles danses et au maintien de traditions très enracinées. Les communautés se situaient dans des isolats géographiques : zones de marais avec très peu de voies carrossables, qui se retrouvaient souvent inondées.